Nous réfléchissons aux initiatives appropriées, malgré l'ampleur de la tâche. Il est clair, et à vrai dire d'une clarté aveuglante, que ce ne sera pas chose facile.
L'église semble en sursis depuis près d'un siècle.
Le 29 novembre 2024, un reportage sur Arte (passé dans le JT à 14 minutes) a enfin porté cette alerte au niveau national.
Voici une longue et triste histoire, celle de l'union entre l'un de ces médecins qui ont exercé dans notre bourg et dont les noms restent indissociables de l'histoire de Sérifontaine, et l'héritière d'une famille locale, terrienne, passablement fortunée. Un beau mariage comme on disait alors, c'est à dire une affaire arrangée.
Le docteur Antoine Allyre Ladevie (c'est bien ce prénom rare en usage dans sa famille qui lui était donné par les siens) fut une grande figure de l'histoire de Gisors, autant que de Sérifontaine où il exerça entre les docteurs Danet et Valet et où il fut un temps le châtelain de ce qui restait de l'ancien château, dans le parc.
Il était né à Delincourt, rue de la Forge, le 17 septembre 1867 et était devenu sérifontainois par alliance quand, le jeudi 9 novembre 1893, tout juste docteur en médecine domicilié à Gisors, il avait épousé à la mairie de Sérifontaine Angèle Célina Alexandrine Pauline Delarue.
La toute jeune mariée était née le 2 avril 1874 et n'était donc âgée que de dix-neuf ans sept mois sept jours . Elle était la fille d'Auguste Alexandre Delarue, propriétaire, né à Sérifontaine en 1819 et de Céline Aimée Alexandrine Lecoutre, elle-même née en 1830 à Méru. Des parents déjà fort âgés, qui n'avaient eu qu'un fils, né 19 ans avant Angèle et qui devaient mourir tous deux en 1899.
La messe célébrée le samedi 11 eut droit à son petit écho dans la presse, ce qui nous livre quelques renseignements intéressants.
Où est cette maison ? Voilà ce que se sont demandé plusieurs internautes quand un exemplaire de cette photograhie a été mis en vente il y a quelques mois, suscitant un peu de curiosité.
On la supposait de Sérifontaine, du fait de la mention manuscrite au revers (et du code 2035 sur le cachet datant du 6 août 1910, pour les experts) mais peu de gens la reconnaissaient, pour la bonne raison que la maison n'est ni à Sérifontaine ni vraiment dans le domaine public.
La photographie a été prise dans le parc du Saussart, qui est depuis toujours sur le site dit de la côte de Thierceville et aujourd'hui sur Bazincourt. On en voit l'escalier blanc sur un autre cliché pris lors de la noce villageoise en avril 1929.
La photographie qui fait l'objet de ce billet, antérieure à août 1910, est une photo-carte, un type de tirage de bien meilleure qualité que les cartes postales, édité en série limitée, souvent pour une occasion spéciale. Mais rien dans ce qui est écrit au dos n'en fait mention... En tout cas le tirage a dû être confidentiel car en plusieurs années, je n'en avais jamais vu passer de comparable.
Avec l'église, le vieux château et la Mairie, la boulangerie de notre bourg compte parmi ses plus anciennes institutions. Avant même l'inauguration de la Mairie actuelle, on la distingue en 1831 sur notre premier cadastre, déjà placée là où elle se trouve toujours : en bas de la rue du Four (qui fut le four banal de nos seigneurs de jadis) devant un dépôt de grain et en face de la rue du Moulin (lui aussi banal) où se trouvait au début du 19ème siècle le dépôt de grain de M. Saint-Ouen.
Elle fait partie de ce patrimoine commun que ce blog tente de valoriser et de l'âme de notre bourg, quand bien même chacun de nous achète à l'occasion du pain à Gisors ou dans le Carrefour qui rend par ailleurs tant de services à tous. Or ce commerce est fragile et plusieurs catastrophes ont attiré mon attention sur lui.
J'ai donc pensé que nous devions aider notre boulangerie et ce blog a donné quelques jours avant Noël, l'adresse de la cagnotte à laquelle j'ai proposé à mes lecteurs de participer. Je dois dire que la collecte a atteint la fourchette haute de mes espérances. On verra en bas d'article les reportages que deux chaînes de télévision ont consacré à cette démarche, et plusieurs messages de sympathie recueillis.
Une carte postale relativement rare a été mise en vente récemment et acquise par un collectionneur qui a attiré mon attention dessus. Comme très souvent, le texte au revers paraît d'une importance bien relative : un simple message de voeux de bonne année (1913) adressés par deux sérifontainoises à une parisienne qui devait avoir une attache à Éragny. De quoi exciter ma curiosité...
La façon dont la France élit son président n'est pas tout à fait unique au monde, mais elle est très loin d'être commune dans les grands pays démocratiques. Les Français sont rarement conscients de cette curiosité.
A vrai dire seuls ceux qui sont nés avant 1941, et qui étaient majeurs en 1962, ont eu à approuver le mode d'élection du président au suffrage universel que le Général De Gaulle a introduit cette année-là, il y a tout juste 60 ans et non sans susciter à l'époque de violents remous.
Depuis la première expérience en 1965, lorsque la Cinquième n'avait que 7 ans et que le Général lui tenait encore la main, ils semblent cependant s'être attachés à cette double dramaturgie : au premier tour, dit-on, on choisit, au second tour on élimine.
L'examen des dix premiers tours sur un bourg comme Sérifontaine donne donc des idées précises sur les choix de sa population et l'évolution de ces choix, comme sur celle de la population elle-même.
En même temps l'évocation de toutes ces années électorales (et nous sommes quand même quelques uns à les avoir toutes vécues !) provoque chez tout un chacun une série de flash vers son propre passé. Celui-ci ne se découpe pas forcément selon ce calendrier. Où étions nous donc en 65, en 69, en 74, etc ? Quels souvenirs en avons nous ? Où en étions nous de nos vies à nous ? J'essaierai de répondre moi-même à cette question, même si mes souvenirs (et je pense ceux de tous) concernent toujours davantage les seconds tours que les premiers. Les vôtres seront bienvenus !
Voilà une agréale surprise : des sérifontainois lecteurs de mon blog ont découvert, en me lisant, l'histoire du peintre néerlandais Jacob Koolhaas, mentionné dans un billet précédent.
Et m'ont appris que le même peintre avait aussi représenté notre église prise depuis la rue du Four. Voici donc cette seconde oeuvre, conservée dans une maison voisine de celle où se trouvait la première.
Chaque année, comme partout ailleurs en France, Sérifontaine honore ses morts pour la France. C'est bien le moins. Mais cela entretient aussi une lecture prépondérante de la guerre comme sacrifice, lecture qu'il ne me revient pas de remettre en cause sauf à souligner que d'autres interprétations ont eu cours jadis : dans la culture héroïque, celle des chevaliers par exemple, la guerre est occasion d'exploits, de vaillance.
Le titre de chevalier de la Légion d'Honneur véhicule clairement de telles notions. Sur les tombes de nos anciens, on trouve de nombreuses palmes ou rameaux de bronze apposés par diverses associations d'anciens combattants. Nulle n'est évidemment aussi prestigieuse que celle de la Légion d'Honneur, ici à gauche.
Il semble que quatre natifs de Sérifontaine (parmi ceux qui sont décédés avant 1977) en tout et pour tout ont, depuis l'origine, reçu le titre de cette moderne chevalerie. L'ordre, créé comme chacun sait par Napoléon, devait récompenser de la même manière les mérites militaires et civils. À Sérifontaine, ces quatre chevaliers sont tous des combattants.
J'évoquerai ensuite quelques autres légionnaires sérifontainois. D'autres personnes, nées ailleurs puis ayant vécu ou travaillé à Sérifontaine ont pu recevoir la même distinction (la base de données de l'Ordre ne permet pas de le vérifier) mais en mesurant cela par le lieu de naissance, on voit que seule la guerre a offert une telle promotion ... ce qui n'est pas anodin.
Voici ce que j'ai pu savoir de ces légionnaires natifs de Sérifontaine. Je remercie la nièce de J-L. Franco qui m'a communiqué les images de lui que l'on trouvera en fin d'article. Je précise que la famille de ce grand soldat m'a expressément autorisé à les publier et que leur caractère impressionnant pourrait choquer les âmes sensibles autrement que ne le fait la litanie des morts pour la France . Je remercie également D. Boucherot pour la photographie de J. Carpentier qu'il m'a communiquée et par avance ceux de mes lecteurs qui pourraient m'aider à illustrer encore davantage cet article d'hommage.
À l'occasion de la foire à tout de Sérifontaine, la propriétaire de la maison qui fut celle de Mademoiselle Thuillier avait une nouvelle fois mis sur le pas de sa porte des petits meubles, cadres, peintures, albums photos et cartes postales, toutes choses trouvées dans cette maison acquise en l'état c'est à dire avec l'essentiel de ses meubles, les héritiers de notre ancienne pharmacienne n'en ayant emporté que fort peu après son décès en 2017.
C'est ainsi que je suis tombé ce dimanche matin sur cette toile marouflée représentant notre église. Je ne l'avais pas plus tôt en main que deux ou trois curieux dont je tairai les noms m'enveloppèrent. Il me fallut l'acheter prestement.
La présence du monument aux morts indiquait une peinture postérieure à 1972 ; pour le reste je remis son examen à plus tard...
Ayant fait affaire, je commençai à fouiller les boites et albums provenant de la maison dans l'espoir de trouver de quoi bâtir un article pour ce blog.
Samedi dernier je suis allé voir les promenades autour de chez moi de l'artiste brayonne Patricia Allais-Rabeux dont les aquarelles consacrées à son (à notre !) petit pays étaient exposées à la Bibliothèque Municipale de Sérifontaine.
J'ai fait l'acquisition de son livre, rempli de pensées, d'observations, d'émotions... et en feuilletant le livre devant elle, j'en suis arrivé à la page consacrée à Sérifontaine. Elle commence ainsi : Lorsque l’on entre dans Sérifontaine en suivant la D915, rien ne donne envie d’y faire une pause. Et bien, moi je vous conseille de la faire . Elle a doublement raison, l'artiste, même si ce qu'elle trouve de plus remarquable chez nous, ce sont notre passé et nos friches industrielles !
Parmi ses handicaps, notre petite ville, presqu'un gros village plutôt, pas réellement rural cependant, mais plus industriel, sans passé historique fameux ni monument incontournable, souffre de n'être nulle part : ni vraiment dans le Bray (quoi qu'en pense l'artiste) ni vraiment dans le Vexin, sûrement pas dans le Beauvaisis. Commune ni normande (sauf longtemps aux yeux de l'Eglise et aujourd'hui pour le train, la rivière, les collèges etc) ni picarde (province rayée d'un trait de plume), toujours en bordure de découpages administratifs absurdes et dont les habitants ne voudraient pour rien au monde être classés dans l'Ile de France, ce qui serait finalement la chose la plus sensée et historiquement la mieux défendable. J'ai déjà évoqué la difficulté de répondre à la question dans quel pays sommes-nous ?
Notre vrai pays, dis-je en riant avec mes interlocutrices, c'est la pliure de la carte.
Et c'est vrai, de la Cassini de jadis (où notre territoire était réparti sur 4 cartes) à la carte IGN de nos jours, Sérifontaine est toujours plus ou moins sur le bord ou sur la pliure... bref marginale !
Et quand on est marginal, n'est-on pas un peu invisible ? Songeons à Pissarro qui a vécu des années à une heure de marche de Sérifontaine, et qui n'est jamais venu y planter son chevalet...
Un détail, dans la liste inscrite sur le monument de 1891 (mon précédent billet) avait tiré mon regard de longue date : un mort à Paris en 1871 dans les jours qui ont suivi cette semaine sanglante qui conclut tragiquement la Commune et dont on a commémoré (et si peu, d'ailleurs !) les 150 ans ces derniers jours.
Il m'était toujours apparu infiniment peu probable qu'il s'agisse d'un fédéré fusillé dans les journées qui suivirent la fin de l'insurrection. Imagine-t-on ceux qui organisèrent en 1891 le chahut décrit dans mon billet précédent, ne pas crier au scandale si l'on avait célébré la mémoire d'un communard ? Imagine-t-on inversement qu'un héros de la Commune de Paris n'aurait pas été célébré à partir de 1919 par la municipalité, quand le monument de 1891 était encore bien visible devant l'église et sachant combien le PCF tenait à raccrocher son histoire à cet épisode révolutionnaire ?
Il était donc pour moi évident qu'Eugène Isaac était mort sous l'uniforme, non parmi les 877 tués du 22 au 28 mai, mais parmi les agonisants des semaines suivantes. Il y avait eu, en effet, 6 454 blessés sans compter les 183 disparus , tous malheureux instruments d'une politique qui leur échappait. Aucune base de données ne les recense de façon exhaustive.
Je me suis donc mis en quête de son court et triste destin, pour pouvoir en faire mémoire 150 ans après sa mort. J'ai été aidé in fine par le Père Jacques Benoist, que je tiens à remercier dès l'introduction.
La publication de ce billet est due à une petite découverte archéologique amusante dont une fidèle lectrice m'a fait part. Pour présenter sa trouvaille il me faut revenir 130 ans plus tôt, en 1891 et parler d'un monument dont beaucoup de gens semblent avoir perdu le souvenir maintenant qu'il a été relégué dans le cimetière, mais qui durant 30 ans fut érigé devant l'église.
Le monument aux morts est, dans presque toutes les communes de France, tellement associé au souvenir de la première guerre mondiale que certains s'étonnent d'en découvrir chez nous un antérieur à l'actuel, et à son emplacement. Or son histoire est très instructive.
Une part non négligeable de mon information et plusieurs photographies proviennent des souvenirs d’André Fournier (1914-2005).
Ils m’ont été confiés par son fils Patrick, toujours sérifontainois. Sauf évidemment cette carte postale, datant sans doute du début des « années Fournier » et dont la découverte avait été, il y a près de 12 ans maintenant, le déclencheur de ma vocation d'historien de notre commune.
Cet article fait suite à celui où je retrace ce que je sais de l'histoire de ma propre maison depuis sa construction, à la fin de l'époque révolutionnaire au temps des familles Faburel et Dagincourt.
A cette époque, et pour des gens modestes, mes ressources en termes d'illustration sont faibles. Quelques traces signées sur des registres ou des contrats...
Par contrat passé chez Maître Louis Ambroise Delesque, notaire à Maineville, le 23 mai 1850, Louis-Michel Dagincourt, cultivateur à Sérifontaine, avait vendu pour 2.600 francs ma maison à Pierre « Victor » Tellier, né à Sérifontaine le 5ème jour complémentaire de l’An 6 (21 septembre 1798), journalier devenu lamineur et chauffeur en mines et ainsi qu’à sa femme Marie Victoire Saint-Ouen née le 30 octobre 1797, dentelière qui ne savait écrire ni signer son nom, ce que les Tellier père et fils faisaient quand même avec quelque mal.
Après tant d’années, il m’est venu l’idée de reconstituer l’histoire de ma propre maison, située dans la face externe du tournant de la rue de Cocagne, sur la « grimpette » donnant l’accès vers la rue Parmentier, d'où la voient bien, dans l'axe de la rue, ceux qui entrent dans Sérifontaine en venant du Coudray.
Ce n'était pas que je lui suspectasse quelque particularité (sinon d’être l’une de celles qui abritent des « parisiens ») ni qu’elle ait pu appartenir depuis sa construction à des gens notables. Tout au contraire, la modestie de la maison et de celle de son destin en faisaient, pensais-je, un assez bon exemple. Une occasion de plus de fouiller dans le passé de gens normalement condamnés à l’oubli, même si deux d’entre eux ont leurs noms gravés sur notre monument aux morts...
Cette recherche m’a tout de même ménagé quelques belles surprises.
Une photographie ancienne qui vient tout juste de m'être prêtée, et qui n'avait donc pu être publiée dans mon livre en 2010, m'amène à revenir sur une activité longtemps florissante à Sérifontaine : la musique, ou pour employer le grand mot du temps, la fanfare.
La voici donc, ici, photographiée par la maison Laverdure à Gisors, sinon en 1895, du moins avec une bannière rappelant l'année de sa création.
Je suis particulièrement heureux de pouvoir mettre ici en ligne un document essentiel pour l'histoire de notre commune, et ceci d'autant plus que le premier exemplaire de notre cadastre, ce que les historiens appellent le « cadastre napoléonien », versé en son temps aux Archives de l'Oise, a disparu dans la tragédie de 1940 à Beauvais.
Voici donc, récemment exhumées de nos archives municipales, douze feuilles de ce plan cadastral tracé dans la première année du règne de Louis-Philippe, sous le mandat du meunier Élie Vinot, maire éphémère de notre commune, alors que les toits d'ardoises commencent à remplacer ceux de chaume et que le Baron d'Arlincourt entreprend de transformer le destin de Sérifontaine. Ce plan est achevé sur le terrain 1er octobre 1831 par le géomètre Ballin.
Germaine G. née Hérault a aujourd’hui 83 ans. Lectrice de ce blog, elle m’a contacté au sujet de son grand-père. Avec émotion j’ai découvert qu’elle était arrivée à Levallois pour y être institutrice, comme on disait encore alors, l’année même où moi j’entrais à la petite école ! Elle y a travaillé jusqu’en 1993, alors que je vivais à 5 minutes de son école. Nous avons pu nous croiser dans la rue… Cela mesure l’imbécilité profonde de tout ce qu’on a entendu depuis deux mois sur les « parisiens » et les « gens de chez nous ». Passons.
Au début de ce siècle, elle et son frère (disparu en 2012) avaient trouvé en ligne une liste de maires de Sérifontaine sur laquelle leur grand-père, Isidore Hérault, maire de 1947 à 1953, ne figurait pas.
Ils s'étaient rendus à la mairie et là aussi, ils avaient vu que son nom n’avait pas non plus été gravé sur la plaque de marbre rouge qui se trouvait sur le mur de droite dans le hall, en face du secrétariat.
Confinée dans son appartement en région parisienne durant la pandémie, ma lectrice a trié et rangé depuis des semaines des papiers anciens de sa famille, sur l'exode, sur la captivité de son père et sur mille détails de la vie de Sérifontaine. Elle m’a aidé à retracer quelques vies, et à proposer une ou deux réponses à des questions qui restent ouvertes.
Voici un homme bien élégant, qui fut maire de Sérifontaine peu d'années mais dans des circonstances difficiles, et dont le portrait a déjà été présenté dans mon billet 75.
Le hasard d'une rencontre en ligne, sur un sujet tragique, m'avait aussi donné l'occasion de semer un petit indice, car Monsieur Coratte, comme la malheureuse famille Quoilin, venait des Ardennes, auxquelles la CFM liait décidément notre destin.
Pierre-Fernand Coratte, était né le 8 avril 1857 à Mercy dans le département de l'Allier, dans le petit hameau des Branles.
L'histoire de Sérifontaine s'inscrit, pour moi, au-delà de ses étroites limites administratives. Reliée jadis par les liens féodaux à d'autres « paroisses » elle le fut aussi ensuite à d'autres communes, comme je vais en donner ici un témoignage poignant, par les aventures industrielles et par les guerres. Aujourd'hui, par la magie du réseau informatique mondial, ces liens réapparaissent et les souvenirs se ravivent.
Voici donc un témoignage venu des Ardennes, et qui permettra d'avoir une pensée spéciale pour des gens, la famille Quoilin, dont le nom est inscrit 4 fois sur notre monument aux morts.
Ils habitaient au 12 de la rue Sainte-Paule, et n'étaient pas installés chez nous depuis fort longtemps. Sans-doute nul ne se souvient-il plus d'eux et je pense donc qu'il est utile de fixer ici leur souvenir, tout en complétant le billet écrit il y a déjà plusieurs années sur les morts de la seonde guerre.
Comme des milliers de Communes, Sérifontaine vit actuellement « entre deux tours » de l'élection de son Maire. Cette situation est inédite, mais les prorogations ou d'autres entorses au calendrier prévu n'ont pas été rares dans l'histoire.
Et si les deux fonctions politiques les mieux connues des français sont le Président de la République et le Maire de la Commune, établir la liste des premiers est quand même beaucoup plus simple, malgré quelques virages à angle droit, que de reconstituer celle des seconds !
Avec près d’un siècle de retard sur l’homme qui déchiffra la pierre de Rosette, Sérifontaine a eu son Champollion : Victor Patte.
Celui-ci est surtout le grand historien de Gisors où il finit juge de paix. Mais sa famille était aussi implantée à Sérifontaine (comme le rappelle le calvaire de Bourguerelle). En 1896 il présenta, comme de simples notes historiques sur Gisors, un ouvrage de 580 pages qui ressemble parfois à un long guide touristique coupé de digressions, de longs récits ou causeries historiques et archéologiques. Il avait aussi entrepris une Histoire de Sérifontaine dont ce qui ne devait sans doute être que le début fut publié en 1912 dans le Bulletin de la Société archéologique de l’Oise, tome VIII où elle occupe les pages 133 à 180.
Au début de la nuit du dernier jour de novembre 2019, une partie de l'usine que l'on avait cru pouvoir conserver pour garder un peu de la mémoire de notre Commune est partie en fumée.
C'étaient les anciens « bâtiments d'entretien » de ce que les anciens, mais aussi les internautes sur Facebook, continuent d'appeler « Tréfimétaux ». Ils abritaient depuis peu un atelier de réparation de voitures anciennes monté par M. Jérôme Denis. Une cagnotte en ligne permet de l'aider et de lui manifester notre solidarité. Ce matin les carcasses calcinées semblaient frappées d'une sourde malédiction du lieu, et cela m'a serré le coeur.
La cité Sainte-Marie, création originale de la Compagnie Française des Métaux (CFM), est un petit monde à part, que ceux qui entrent dans Sérifontaine en venant de Gisors aperçoivent sur la gauche, et que l'on longe à pied quand une promenade nous emmène vers Thierceville.
Discrète, la cité l'est aussi quant aux traces qu'elle a laissées. J'avais dû, en 2010, renoncer à la faire figurer dans mon livre, parce que je ne disposais simplement d'aucune photographie de cet ensemble postérieur il est vrai à la grande vogue des cartes postales. Cette lacune est réparée grâce à une découverte récente dont je veux faire profiter mes lecteurs !
Si certains d'entre eux pouvaient m'aider à identifier quelques visages, ce serait un grand bénéfice pour tous ceux qui veulent faire vivre le souvenir de tous, même des plus modestes ! La Cité Sainte-Marie n'apparait ni au recensement de 1916, ni même à celui de 1921. Elle a dû être inaugurée juste après ce dernier. En 1926, on y recense 66 familles dans 7 maisons, les autorités ayant considéré (comme dans les autres cités) que chaque ensemble linéaire formait une seule et unique maison !
Je répondrai à cette question, en me situant sur le plan historique, et pour
une fois à Gisors davantage qu'à Sérifontaine, lors d'une conférence au
Boisgeloup, mardi 5 novembre à 19 heures, en introduction à un atelier
participatif organisé par «Gisors en Commun »
sur ce thème très contemporain.
Sérifontaine avait connu, depuis 1782, un curé exceptionnel à tous
égards : François Jérosme, qui fut aussi, à tour de rôle ou en même temps
Maire (de 1799 à 1812) et instituteur, inocula la vaccine (en 1810) et mourut
en bienfaiteur en léguant à la Commune le terrain où l'on construisit plus tard
l'école de filles, demandant seulement en échange des messes que naturellement
on s'empressa d'oublier.
Avec son successeur, Guillaume-Amable Bellanger, nommé en 1829, on allait
tomber de haut. Qui se souvient de lui ? Personne sûrement, sauf moi, sans
doute, parce que j'ai l'œil à tout ! Il a laissé pourtant ses initiales
gravées dans le bois. Il a aussi laissé bien davantage de traces comme plaideur
procédurier que comme pasteur des âmes.
Je viens de faire l'acquisition de deux photos datant pour la plus ancienne de plus de 100 ans, et dont un lointain héritier a préféré se défaire. Je pense tout au contraire qu'elles peuvent aujourd'hui intéresser tout le monde. Au-delà de l'intérêt généalogique qui doit concerner une très nombreuse descendance, elles témoignent d'un passé qui reste proche : il s'agit des grands-parents des anciens d'aujourd'hui. Mais ce passé est déjà lointain par les moeurs, les costumes et bien sûr ce qui ne transpire qu'un tout petit peu : les mentalités.
Voici donc un mariage chez nous, au début du siècle dernier.(cliquez dessus pour grandir, surtout si vous pensez pouvoir identifier tel ou tel visage)
Une photo vieille de plus d'un siècle fait ressurgir un morceau de notre
passé : celui d'une petite ville jadis forte et fière de son usine, que
l'on désignait alors traditionnellement comme « Saint-Victor » mais
qui appartenait à la Compagnie Française des Métaux. Celle-ci employait durant
la Grande Guerre 878 ouvriers, 602 hommes, dont 140 mobilisés, 98 femmes et 90
enfants, travaillant 10 heures par jour.
La production mensuelle était de 1.000 tonnes de cuivre, en feuilles, en
bandes, en disques, le tout entrant dans la fabrication des douilles, des
fusils, des canons. Inutile de dire que c'était une production stratégique. On
se méfiait de l'ennemi, qui n'était pas loin. On se méfiait aussi des ouvriers,
qui sentaient de plus en plus qu'ils étaient en position de force, et qui
bientôt imposeront par des grève une réelle revalorisation des salaires.
Il fallait protéger l'usine. Qui pouvait s'en charger, alors que les soldats
étaient plus utiles au front ?
This post in English on my blog is an exception, to pay my
tribute to the Hordley Crew. 75 years after their sacrifice, I translated what
I had previously
published in French, and some more.
It was a few weeks before I submitted the manuscript of my book, towards the
end of 2010. I had the feeling that one thing was missing : a photo that
would allow me to pay a tribute to the young British guys who fell down on
Champ-Mauger's farm in July 1944. If their influence on the history of
Sérifontaine is obviously small, they remain as part of our memory. Once a
year, the British and Canadian (for Hugh Burgess) flags and National Anthem are
part of the ceremony to commemorate their sacrifice.