Défuntes industries

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lundi, septembre 26 2016

49 - Temps proche et plus lointain

Dix ans bientôt que le site de Saint-Victor (que la presse appelle KME et les sérifontainois "Tréfimétaux") a fermé et qu'en ces lieux jadis bruyants on n'entendait plus que le cours de l'Epte.

Plus un bruit

A l'occasion de son rachat par la Municipalité, l'Oise Hebdo a consacré un vrai petit cahier, deux doubles pages, à l'évocation de ce passé. J'ai bien sûr donné mon autorisation avec enthousiasme quand on m'a demandé si les données de mon site pouvaient être reproduites : c'est qu'elles ne sont pas à moi, Sérifontaine est bien, un patrimoine commun. L'Oise Hebdo a réalisé ici un travail d'une particulière qualité.

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mardi, juillet 21 2015

43 - Quand le passé part avec la fumée...

la cheminéeIl y a un an le groupe MSD avait cédé la cession du site industriel Merck-Organon d’Eragny-sur-Epte (qui emploie 76 salariés) à l’américain Amphastar. Il se dit, entre Sérifontaine et Gisors, que l'actuel propriétaire mettrait la torpeur de l’été à profit pour abattre la vieille cheminée de l’usine Saint-Charles. Ou la remplir de béton, ce qui serait un moindre mal.

Sans doute ce que l’on dit des arbres est-il vrai du passé, qu’il ne monte pas jusqu’au ciel. Je ne sais si cette cheminée menace ruine (la chaussette que l'on distingue bien en cliquant sur la photo ci-dessus le laisse penser), ou si elle gêne l’occupant. Sa destruction étonnera le passant régulier, dont sa silhouette rythmait le voyage quotidien.

depuis la route

Elle fera plus mal aux anciens du site, car c’est finalement un bout de leur mémoire que l’on détruit, parce que l’on n’y attache finalement aucune valeur. Alors que nul ne sait bien non plus quelle forme de conservation on réservera à l’usine Saint-Victor de Sérifontaine…

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jeudi, juillet 9 2015

41- Le temps du Cuivre

Poursuivant une série d'études sur nos défuntes industries, j'ai publié dans le Bulletin Municipal un article qui fait écho au précédent consacré à la fusion de Tréfimétaux et Péchiney. Les "malheurs" de notre industrie ne datent pas d'hier, mais ils ont souvent en commun de prendre leur source dans des décisions prises au loin, c'est à dire à Paris !

une histoire de cuivre

samedi, mai 2 2015

40 - Comment Tréfimétaux fusionna avec Pechiney

Pendant longtemps, après la dernière guerre, la rationalisation du marché national du cuivre et de l'aluminium, au demeurant largement protégé jusqu'au Traité de Rome de 1957 par des barrières douanières et des monopoles de fait, se faisait par le jeu d'ententes diverses. En 1956 l'entente dite « C III » organisait la transformation du cuivre entre la Cegedur, les Tréfileries du Havre et la Compagnie Française des Métaux. Mais ces deux dernières sociétés, refusant de tomber dans l'escarcelle de Péchiney, refusèrent en 1960 de signer l'entente dite « A 4 » concernant l'aluminium.

La société Tréfimétaux est constituée, en 1962, directement contre la Cegedur, par la fusion entre les sociétés Compagnie Française des Métaux et Tréfileries et Laminoirs du Havre (créée en 1907). A Sérifontaine, on ne parlera plus de CFM mais de "Tréfimétaux". Le nom ( qui finalement ne servira pas longtemps légalement) y reste présent dans les mémoires, bien après l'absorption par Péchiney

Le nouveau Président, Georges Desbrières, ne cachait pas alors ses ambitions et sa stratégie offensive : « l’union totale que nous allons vous proposer d’approuver donnera naissance à un ensemble qui sera le plus important producteur de demi-produits, en cuivre et en aluminium, de la Communauté Economique Européenne (…) elle confèrera une puissance industrielle, commerciale et financière qui lui assurera, il est permis de l'espérer, un avenir prometteur». De cet avenir, il semble que les actionnaires tarderont à palper les dividendes, car les titres « Tréfimétaux » que l’on trouve dans les brocantes ont gardé tous leurs coupons attachés…

un titre Tréfimétaux

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