Pendant longtemps, après la dernière guerre, la rationalisation du marché
national du cuivre et de l'aluminium, au demeurant largement protégé jusqu'au
Traité de Rome de 1957 par des barrières douanières et des monopoles de fait,
se faisait par le jeu d'ententes diverses. En 1956 l'entente dite « C
III » organisait la transformation du cuivre entre la Cegedur, les
Tréfileries du Havre et la Compagnie Française des Métaux. Mais ces deux
dernières sociétés, refusant de tomber dans l'escarcelle de Péchiney,
refusèrent en 1960 de signer l'entente dite « A 4 » concernant
l'aluminium.
La société Tréfimétaux est constituée, en 1962, directement contre la
Cegedur, par la fusion entre les sociétés Compagnie Française des Métaux et
Tréfileries et Laminoirs du Havre (créée en 1907). A Sérifontaine, on ne
parlera plus de CFM mais de "Tréfimétaux". Le nom ( qui finalement ne servira
pas longtemps légalement) y reste présent dans les mémoires, bien après
l'absorption par Péchiney
Le nouveau Président, Georges Desbrières, ne cachait
pas alors ses ambitions et sa stratégie offensive : « l’union
totale que nous allons vous proposer d’approuver donnera naissance à un
ensemble qui sera le plus important producteur de demi-produits, en cuivre et
en aluminium, de la Communauté Economique Européenne (…) elle confèrera une
puissance industrielle, commerciale et financière qui lui assurera, il est
permis de l'espérer, un avenir prometteur». De cet avenir, il semble que
les actionnaires tarderont à palper les dividendes, car les titres
« Tréfimétaux » que l’on trouve dans les brocantes ont gardé tous
leurs coupons attachés…